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Roman historique : Comment mêler petite et grande Histoire ?

L'écriture d'un roman historique présente un défi particulier : celui d'allier des événements historiques majeurs avec les intrigues personnelles de personnages souvent fictifs. Trouver cet équilibre peut s'avérer complexe. Comment intégrer la "grande Histoire" sans transformer le roman en manuel scolaire ? Voici quelques pistes pour y parvenir.


1. Intercaler des faits historiques : un procédé risqué

Un premier procédé consiste à insérer des paragraphes expliquant des faits historiques réels au milieu de l’intrigue. Cela peut sembler une solution pratique pour situer l’action dans son contexte. Pourtant, cette méthode présente plusieurs inconvénients majeurs :

  • Rupture de rythme : En interrompant l’action pour narrer un épisode historique, on risque de couper l'élan narratif et de perdre le lecteur dans un décalage soudain entre fiction et histoire.

  • L'InfoDump : Si le passage historique est trop long ou trop dense, il peut provoquer un effet "InfoDump". C’est un excès d’informations jetées d’un coup sur le lecteur, qui risque d’alourdir la lecture et de provoquer une surcharge cognitive.

  • Effet "Cours d’Histoire" : Le roman historique n’est pas un livre d’Histoire. La fiction doit rester au cœur du récit. Si l’Histoire prend trop de place, on risque de perdre l’émotion, l'intrigue et les enjeux personnels des personnages.


2. Utiliser des contextualisations en tête de chapitre

Une technique efficace consiste à insérer des informations historiques sous forme de courts paragraphes, souvent en italique, en début de chapitre. Ce procédé permet d’ancrer le lecteur dans l’époque et de lui fournir des repères sans couper l’histoire. Le texte peut contenir des informations sur les dates et lieux clés, la mention d’évènement majeur (ex : une bataille célèbre), ou des faits historiques liés à un personnage réel célèbre.

Cela permet au lecteur de se situer dans le temps et l'espace sans alourdir le récit avec de longues explications.


3. Fondre la grande Histoire dans la petite Histoire

Le procédé le plus subtil, et certainement le plus fluide, est d'insérer la grande Histoire au sein de la petite histoire, c’est-à-dire de l'intégrer directement dans l’intrigue des personnages. Comment ? En impliquant les protagonistes fictifs dans les événements historiques réels de manière active ou indirecte. Voici quelques exemples :

  • Dialogue ou monologue : Les personnages eux-mêmes peuvent discuter des événements historiques en cours, ce qui permet de donner des informations tout en restant dans l’action. Par exemple, un soldat peut raconter à ses compagnons la dernière défaite romaine face aux invasions barbares, sans que l’auteur doive se lancer dans une longue explication.

  • Impliquer les personnages dans l’événement : En plaçant les protagonistes fictifs au cœur d'une bataille, d'un siège ou d'un changement politique, l’histoire devient vivante.

  • Point de vue unique : Utiliser le regard de personnages ordinaires permet de donner un angle humain à des événements historiques majeurs. Le lecteur voit alors l'Histoire à travers leurs yeux, rendant ces faits tangibles et émouvants.


En résumé, mêler petite et grande Histoire dans un roman historique est un exercice d’équilibre. Il s’agit d’intégrer les faits historiques comme toile de fond, tout en gardant la fiction au premier plan. En évitant les lourds paragraphes explicatifs et en privilégiant une immersion fluide via les dialogues et l'implication directe des personnages, on peut créer un récit captivant où la grande Histoire magnifie la petite.

 

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